SANS DOMICILE FIXE

Lacouture/zacha


C’est un cocon, un paradis
J’y suis peinard, bien à l’abri
Je fais des bulles, je tourne en rond
Içi, j’me sens comme un poisson
J’suis bien au chaud au fond d’la mère
Pas pressé d’découvrir la terre
Je me tortille nu comme un ver
Bien plus heureux qu’un millionnaire

Je squatte un parterre de corail
Sans impôts, sans crédits ni bail
Barbottant dans des abysses bleues
Bercé d’un courant amoureux
Pour moi, la vie est un délice
Dans ces profondeurs où je glisse
Je ressens les douces caresses
D’une mère pleine de tendresse

Tous logés à la belle étoile
On cherche un lieu pour faire sa  toile
Même en vivant comme un pacha
On est jamais vraiment chez soi
On cherche un nid coûte que coûte
Pour pas rester seul sur la route
Mais jamais à l’abri du risque
De dev’nir sans domicile fixe

Je pourrai coincer la bulle et me la couler douce
Dormir sur mes deux oreillettes sans ces p’tites secousses
Qui boul’versent et perturbent mon élément
A chaque fois plus fort, de plus en plus souvent
Surtout quand ca lui prend et qu’elle met d’la musique
Du bol qu’j’sois pas l’genre de mec à compter sur les flics
Pour corser l’tout, ca c’est l’bouquet maint’nant elle danse
Moi j’fais tout ça la tête en bas, bonjour l’ambiance

Elle avale des tonnes de nougats
Des fraises, des truffes en chocolat
Elle prend kilo aprés kilo
Et elle me fait porter l’chapeau
J’me prends les pieds dans mon cordon
Je vais faire une réclamation
Ca devient dur à supporter
Y va falloir quitter l’quartier

Tous logés à la belle étoile
On cherche un lieu pour faire sa toile....

Je suis en pleine mère, en pleine mer agitée
Voilà qu’ça d’vient un raz d’ marée
On m’envoie un ultime atome
Ils veulent vider mon aquarium
L’huissier en blanc me prend la tête
On nous traite vraiment comme des bêtes
Ca y est on m’a foutu dehors
Les femmes et les enfants d’abord

Tous logés à la belle étoile
On cherche un lieu pour faire sa  toile
Même en vivant comme un pacha
On est jamais vraiment chez soi
On cherche un nid coûte que coûte
Pour pas rester seul sur la route
Mais jamais à l’abri du risque
De dev’nir sans domicile fixe