De l’ordre des fleurs
Lacouture
Approchez lentement, pour, si elle se réveille
Avant qu’on ne l’effleure,
Elle ne prenne pas peur
Parlez lui simplement de la pluie du beau temps Pour qu’elle
s’habitue
Car c’est une ingénue
Mais restez derrière elle pour qu’elle ne vous
voie pas
Effleurez là alors du bout, du bout des doigts
Sans vous précipiter
Faites-vous désirer
Parlez lui gentiment, de rien, de sentiment
Pas d’amour, mais quand même, faut lui montrer
qu’on l’aime
Et rester derrière elle pour qu’elle ne vous voie
pas
Enveloppez là alors d’une main ferme et douce
Accueillante, qu’elle s’y vautre
D’elle même, et de l’autre
Avec pouce et index, entr’ouvrez la corolle
Ne vous inquiétez pas, l’index aura son
rôle
Et restez derrière elle pour qu’elle ne vous voie
pas
Approchez maintenant le visage de cette coupe
Ce calice de satin,
D’où s’exhalent ses parfums
Saoulez vous de senteurs, ne perdez pas la tête
Ne laissez pas la bête l’emporter sur le
cœur
Et restez derrière elle pour qu’elle ne vous voie
pas
À l’aide de l’index,
entrebâillez son cœur
Cherchez à l’intérieur, les plus jolies
couleurs
Du vieux rose jusqu'au parme
Camaïeux et nuances
Vous tombent sous les sens,
Mais surtout restez calme.
Retirez vous sans heurts, laissez la se détendre
Laissez la se reprendre
Et même soyez tendre
Caressez la encore, lentement, jusqu’au pied
Et d’un coup sec de sécateur, coupez la tige avant
qu’elle pige
C’est comme ça qu’il faut cueillir les
fleurs
Elles sont si fragiles
Souffrent mal la douleur
Ainsi cueillie, elle sera belle et fraîche à
souhait
Apportez la telle quelle, à celle qui vous plaît
Approchez lentement ……..