La boîte à frissons
lacouture / Garcia
Il aurait pu se la jouer au fond de sa musette
Où finir ses jours, accroché au musée des flonflons
ça ne m’aurait pas gêné plus que ça, pour être honnête
Le son d’l’accordéon me filait des boutons
Des bals du quatorze juillet et des fêtes de la bière
Des noces et banquets, baptêmes et premières communions
Combien j’en ai subi, d’horribles soirées de calvaire
Que de fois j’ai senti me pousser des lampions
Tant qu’on avait pas trouvé mieux, bien que d’une esthétique
Quelque peu discutable, surtout ne me dites pas non
Un soufflet à bretelles, on peut rêver plus érotique
J’admets que l’instrument, a rempli sa fonction
J’avais, j’avoue tout en horreur chez l’accordéoniste
Le cheveu plaqué, gominé, le pli du pantalon
Le sourire satisfait fier de son dentifrice
Son prix de triples croches/avec double mention
On planait sur jimi hendrix
Lou reed, les rolling stones
Dans le rayon des classés X
La torture, c’était l’accordé,l’accordé, l’accordéon
Même si entre la vielle à roue et le synthétiseur
On ne pouvait pas faire l’impasse sur ce chaînon manquant
Personne ne s’est jamais vanté d’en être l’inventeur
Je trouve ce mystère tout à fait éloquent
Passe encore, tolérer que quelques zazous nostalgiques
Derniers rescapés des guinguettes et des cafés-charbons
Puissent encore aimer ça, même au point d’acheter des disques
Qu’ils consomment discrètement, avec modération
On slamait sur les sex pistols
Les clash, les rolling stones
We want sex, drugs and rock an roll
Gardez pour vous, l’accordé,l’accordé, l’accordéon
Qui n’a pas eu un jour envie de jouer de la musique
Touché par l’élégance ou par le son d’un instrument
Oui mais l’accordéon, je voudrais bien que l’on m’explique
À moins d’être contraint, forcé par ses parents
Comment en suis-je arrivé là, je l’entends qui respire
Blotti tout contre moi, je sens ses moindres vibrations
Je le berce comme un enfant, ses plaintes me chavirent
Ce con d’accordéon m’a filé des frissons